Non, je n´ai aucune liaison affective directe avec cette
légendaire propriété, mais plutot le contraire car elle serait á l´origine de
la décadence familliale. Y aurait-il une possibilité de
parallèle avec la spendeur des Amberson, l´étonnant film d´Orson Welles? Nous
n´avons conservé aucun régistre de l´achat de la villa par mon grand-père et je
n´inventerai pas l´histoire supposément douloureuse d´un excentrique, british of course, qui change d´humeur
et de demeure comme vous changez de chemise. Mais quelques rapides recherches
dévoilent un personnage merveilleusement cultivé et épicurien autant que
généreux .
Walter Harris, fils d´armateur anglais, venait de faire, á 18
ans, le tour du monde. Il parlait parfaitement français et espagnol, comme il
apprendrait sans retard l´arabe dialectal marocain, langue qu´il dominerait,
bien sûr, comme un sultan. Sa vie fut comparable á celle
de son antécesseur et compatriote Richard Burton. Avez-vous lu “Blue Nile”? Dépêchezvous
de combler cette grave lacune. N´oublions pas qu´au dernier quart du XIX ième
siècle, la reine Victoria dominait un empire oú le soleil ne se couchait
jamais.
Tout comme, quelques années avant, l´écrivain italien
Edmundo de Amicis, Walter, qui n´avait guère plus de 21 ans, arriva au Royaume
du Magreb dans la mission de son ambassadeur, Sir William Kirby-Green, pour
plonger avec volupté dans une réalité magique autant que périlleuse. Il deviendrait vite, sinon ressortissant marocain, du moins citoyen
tangaoui. S´étant acheté un grand morceau de terrain prés d´une rivière le long
de la plage du côté de Malabatar, le jeune anglais importa des arbres rares
d´Angleterre pour un somptueux jardin, commanda les plus beaux zelligs à Fez
pour tapisser ses salons et le précieux bois de cèdre du Rif pour ses plafonds.
Les tapis étaient profonds et les divans de velours damascé.
Les tapis étaient profonds et les divans de velours damascé.
Dês lors, la Villa Harris allait devenir
objet de tous les désirs de la ville. Y furent reçus diplomates, artistes et
écrivains. Pierre Loti - qui trouvait Tanger trop civilisée et n´y resta pas
longtemps - le Prince de Croÿ, alors gouverneur de la ville, et surtout, en
1908, un charmant couple, Anna et Henry Jones et leur adorable garçonnet, Indy,
alors âgé de 11 ans.
Comment ce rejeton fut-il kidnapé avec son jeune compagnon Omar par des marchands d´esclaves un jour de marché? L´histoire relève du roman-feuilleton, sinon du film d´aventures et mériterait un chapitre entier. Walter Harris, fou d´angoisse, finit par les racheter tous deux á Marrakech lors d´une vente aux enchères d´esclaves. L´enfant et son compagnon furent rendus á leurs parents respectifs.
Vous connaissez tous le petit Indy, mais plus probablemente sous le nom d´Indiana Jones. Eh! Oui, l´extraordinaire arquéologue-aventurier a bien existé et sa biographie dépasse les fictions les plus folles de Hollywood.
Comment ce rejeton fut-il kidnapé avec son jeune compagnon Omar par des marchands d´esclaves un jour de marché? L´histoire relève du roman-feuilleton, sinon du film d´aventures et mériterait un chapitre entier. Walter Harris, fou d´angoisse, finit par les racheter tous deux á Marrakech lors d´une vente aux enchères d´esclaves. L´enfant et son compagnon furent rendus á leurs parents respectifs.
Vous connaissez tous le petit Indy, mais plus probablemente sous le nom d´Indiana Jones. Eh! Oui, l´extraordinaire arquéologue-aventurier a bien existé et sa biographie dépasse les fictions les plus folles de Hollywood.
Pourquoi notre Walter décida-t-il d´épouser Lady Mary
Saville? Toule la ville se posa la question, car
chacun connaissait ses penchants pour les adolescents, arabes ou pas. Toujours
est-il que l´union dura moins que ce que dûrent les roses… Quelques heures
aprés le mariage, Mary, amère, prenait le bateau pour la Blanche Albion. Du séquestre de Walter par le pirate Raissouni on
soupçonnait un coup monté pour soutirer une belle rançon à Her Majesty. Plusieurs
fois déja, Raissouni avait menacé de rapter Walter et ses amis. Deux d´entre eux y
laissèrent leur peau.
On aimait vivre dangereusement, du côté des grottes d´Hercule...
On aimait vivre dangereusement, du côté des grottes d´Hercule...
La fréquente évocation de ce mythique
palais hanta mon enfance et mon adolescence. Yasha, donc, l´acheta. La date?...
Je suppose autour des années 30, peut-être juste á la mort de son constructeur
en 1932. Mais il y avait un problème: y arriver. Avec le nouvel usage des voitures automobiles, les chemins de moutons et
de chevaux ne suffisaient plus. Mon père et mes oncles avaient
de belles voitures, certaines décapotables. Exquise ivresse de la vitesse dans
les cheveux! Les jeunes filles rieuses
mettent des lunettes et un foulard bien noué autour du cou.
Isadora Duncan, étranglée par une longue mousseline, laisserait surla Côte d´Azur sa joie de vivre
et de danser.
Isadora Duncan, étranglée par une longue mousseline, laisserait sur
Mon grand-père réunit donc ses voisins
et tous décident de construir une route, couverte de ce goudron que l´écossais
John Mc Adam a inventé un siècle auparavant. Si un jour vous allez dans la Nièvre et visitez le
chateau d´été des princes de Croÿ – pas grand´chose á part des portraits de
Winterhalter et quelques comodes – vous
pourrez voir dans un coin du parc un petit morceau de route couvert de macadam,
le premier en France.
Et qui se chargera de cette oeuvre? El ruso, claro! La légende familiale affirme qu´une fois la route terminée, personne ne voulu payer sa part des dépenses. Ce qui aurait été l´origine de la faillite du candide sibérien.
Et qui se chargera de cette oeuvre? El ruso, claro! La légende familiale affirme qu´une fois la route terminée, personne ne voulu payer sa part des dépenses. Ce qui aurait été l´origine de la faillite du candide sibérien.
Vous y croyez, vous, á cette histoire? Ben, moi non plus!
Ma mère, qui fut, bien aprés son divorce, toujours aimablement reçue par son ex-belle-famille, aimait á bavarder avec Yasha. Elle m´a souvent affirmé qu´en fait, mon grand-père était dévoré par la passion du jeu et y aurait laissé jusqu´á sa chemise. Il semble avoir perdu la villa Harris dans une nuit de roulette.
Pas de roulette russe, Dieu merci.
Ma mère, qui fut, bien aprés son divorce, toujours aimablement reçue par son ex-belle-famille, aimait á bavarder avec Yasha. Elle m´a souvent affirmé qu´en fait, mon grand-père était dévoré par la passion du jeu et y aurait laissé jusqu´á sa chemise. Il semble avoir perdu la villa Harris dans une nuit de roulette.
Pas de roulette russe, Dieu merci.
Oublions donc cette trop séduisante résidence oú les
Ganzelevitch n´habitèrent jamais. C´est aujourd´hui
le siège prestigieux d´un Club Méd.
Je n´ai, á aucun de mes séjours tangérois,
eu jamais la moindre curiosité de contempler des hordes de gentils membres
amusés par des escouades de gentils organisateurs, le tout grouillant dans ce
qui aurait pu être le cadre de mon enfance…
Not my cup of minth tea.
Not my cup of minth tea.
Nenhum comentário:
Postar um comentário