YVES DUTEIL
Loin des vieux livres de grammaire,
Écoutez comment un beau soir,
Ma mère m'enseigna les mystères
Du verbe être et du verbe avoir.
Parmi mes meilleurs auxiliaires,
Il est deux verbes originaux.
Avoir et Être étaient deux frères
Que j'ai connus dès le berceau.
Bien qu'opposés de caractère,
On pouvait les croire jumeaux,
Tant leur histoire est singulière.
Mais ces deux frères étaient rivaux.
Ce qu'Avoir aurait voulu être
Être voulait toujours l'avoir.
À ne vouloir ni dieu ni maître,
Le verbe Être s'est fait avoir.
Son frère Avoir était en banque
Et faisait un grand numéro,
Alors qu'Être, toujours en manque.
Souffrait beaucoup dans son ego.
Pendant qu'Être apprenait à lire
Et faisait ses humanités,
De son côté sans rien lui dire
Avoir apprenait à compter.
Et il amassait des fortunes
En avoirs, en liquidités,
Pendant qu'Être, un peu dans la lune
S'était laissé déposséder.
Avoir était ostentatoire
Lorsqu'il se montrait généreux,
Être en revanche, et c'est notoire,
Est bien souvent présomptueux.
Avoir voyage en classe Affaires.
Il met tous ses titres à l'abri.
Alors qu'Être est plus débonnaire,
Il ne gardera rien pour lui.
Sa richesse est tout intérieure,
Ce sont les choses de l'esprit.
Le verbe Être est tout en pudeur,
Et sa noblesse est à ce prix.
Un jour à force de chimères
Pour parvenir à un accord,
Entre verbes ça peut se faire,
Ils conjuguèrent leurs efforts.
Et pour ne pas perdre la face
Au milieu des mots rassemblés,
Ils se sont répartis les tâches
Pour enfin se réconcilier.
Le verbe Avoir a besoin d'Être
Parce qu'être, c'est exister.
Le verbe Être a besoin d'avoirs
Pour enrichir ses bons côtés.
Et de palabres interminables
En arguties alambiquées,
Nos deux frères inséparables
Ont pu être et avoir été.
....Oublie ton passé, qu`il soit simple ou composé,
Participe à ton Présent pour que ton Futur soit
Plus-que-parfait.....
A mim me parece tratar-se de um exercício para aprendizado da língua francesa; pode também ter pretensão a um exemplo de filosofia moral, ou ainda, uma prática de composição poética, devidamente versificada, rimada e metrificada. De qualquer forma, a leitura do texto me faz lembrar das primeiras lições de francês, no ano de 1953, no Ginásio Severino Vieira, em Nazaré, na aula da professora Noémia Rego, bem conhecida como Mme Calamité, possivelmente por seu proverbial rigor no julgamento de provas escritas e orais, naquele tempo, o que não era propriamente meu caso, que sempre tive a demonstração de apreço por parte da festejada mestra. O que importa é assinalar que primeiras aulas da Língua de Racine eram marcadas por recitações de provérbios, brocardos e pequenos poemas patrióticos, por vezes orações, assim, por exemplo: Petit à petit l'oiseau fait son nid, Petit enfant déjà la brune, Pour voir défiler les soldats,Je vous salut Marie, e assim por diante, pois a lista seria muito mais vaste.
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